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Libération

Les jeunes RPR en demi teinte.

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publié le 26 mars 1998 à 21h26

Pour les jeunes militants du RPR venu hier soir à la Maison de la

Chimie écouter Philippe Séguin, refuser tout accord avec le FN, c'est d'abord une question de survie. «S'allier avec Le Pen, c'est se tirer une balle dans le pied, résume Thierry, 23 ans. Se faire élire par le FN, c'est peut-être sauver une région pendant six ans, mais c'est perdre la nation pour 20 ans!» C'est aussi une question de «valeurs». «Je suis d'origine libanaise et en partie antillaise, alors le mélange, je connais», explique Sarah, 23 ans. Tous récitent les propos de Jacques Chirac qui qualifiait, lundi soir, le FN de «parti raciste et xénophobe». «Il est impossible de se réclamer des valeurs du gaullisme et de pactiser avec le FN», assène Colin, la trentaine.

Certains regrettent cependant qu'il n'ait pas parlé plus tôt: «S'il s'était mouillé un peu avant le scrutin, tout cela ne serait peut-être pas arrivé», s'interroge Sarah. Pour Stéphane, 25 ans, «nos dirigeants n'ont pas été à la hauteur et sur le terrain, la base n'a pas été plus efficace».

Pourtant, nombreux sont ceux qui sont prêts à se tourner vers le FN pour échapper au péril rouge. «En Picardie, sans le FN, on aurait fait élire un président communiste et ça, c'est insupportable!», lâche Frédéric, 28 ans. Pour Yann, 28 ans: «On ne parle pas de ceux qui ont fait des alliances avec les socialistes. Le gaullisme, c'est l'antifascisme mais aussi l'antigauchisme!» «C'est débile de laisser des régions à la gauche, ajoute Anne, 30 ans. Le FN fait