Philippe Séguin a tiré, hier, les leçons de la crise que vient de
traverser la droite au lendemain des régionales et des cantonales. Et tenté de reprendre l'offensive après «ces journées confuses, extravagantes et débilitantes». Devant plusieurs centaines de jeunes réunis à la Maison de la Chimie à Paris (lire ci-dessous), le président du RPR s'est félicité que le mouvement gaulliste soit sorti «de la tourmente, la tête haute», en refusant les voix du FN pour conserver des exécutifs régionaux. Responsabilités. «Nous avions défini une ligne, pris des engagements devant les Français. Ils étaient clairs: aucune concession dans notre combat contre la gauche; pas d'accord, pas d'alliance, pas de négociation avec l'extrême droite», a-t-il affirmé. Avant de lancer en direction de l'UDF, alors que, dans la salle, les militants criaient «Millon, démission»: «Nous avons montré que nous étions prêts à aller jusqu'au bout de nos choix. Et nous n'aurons pas eu, pour notre part, à donner des justifications en forme de contorsions». Au passage, Philippe Séguin n'a pas manqué d'épingler les responsables de l'opposition qui ont préféré pactiser avec les lepénistes, faisant preuve d'une «extrême myopie» et d'une «absence de vraie conscience politique». «Leur erreur aura été de penser en termes strictement régionaux, de ne pas comprendre que la juxtaposition de comportements qui, pris isolément, pouvaient leur sembler ne pas prêter à conséquences, créait en fait un problème national grave»,