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Libération

35 heures: la majorité plurielle se mord la queue. Contre l'avis d'Aubry, l'amendement Cochet a été rétabli.

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publié le 28 mars 1998 à 21h38

Le projet de loi sur les 35 heures n'en finit pas de secouer le

cocotier. Lors de son examen en première lecture en février, la droite s'était divisée sur l'attitude à adopter: certains députés RPR-UDF avait mené une véritable guérilla parlementaire en déposant des centaines d'amendements, tandis que d'autres souhaitaient un débat constructif. C'est maintenant au tour de la majorité plurielle de se déchirer, une partie des députés menant une fronde contre le gouvernement. La querelle porte sur un dossier qui peut sembler technique, mais qui concerne tous les salariés: celui de la définition du temps de travail effectif.

Lors de l'examen du projet Aubry en seconde lecture, dans la nuit de mercredi à jeudi, les Verts, le PC et les deux tiers du groupe socialiste ont adopté, sur ce point, une position opposée à celle du gouvernement. Une attitude exceptionnelle, qui en dit long sur l'importance de cette affaire potentiellement explosive. Pour comprendre comment on en est arrivé là, il faut revenir en arrière. Le député Yves Cochet (Verts), soutenu par les communistes, avait réussi à faire adopter, en première lecture du texte sur les 35 heures, un amendement définissant le temps de travail effectif comme «le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de l'employeur». Dès le lendemain, le patronat hurlait au crime de lèse-entreprise. Une telle définition, avait-il protesté auprès de Martine Aubry, risquait de coûter une fortune aux entreprises. «Cette définition exte