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Libération

Chevènement veut «punir» les opposants aux expulsions. Il fustige les «fauteurs de troubles» à «l'incivisme fondamental».

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publié le 1er avril 1998 à 0h06

Grosse colère de Chevènement. Plus père fouettard de la République

que jamais, le ministre de l'Intérieur s'est mis en rogne hier à l'Assemblée nationale pour fustiger les «fauteurs de troubles» à l'«incivisme fondamental» qui se sont opposés le week-end dernier sur l'aéroport de Roissy à l'expulsion de seize sans-papiers. Lors de la séance des questions au gouvernement et sous les applaudissements de la droite, Jean-Pierre Chevènement a dit qu'il allait les «punir»«punir». Car il sait qui ils sont: des «petits groupes d'individus appartenant à une organisation baptisée Jeunes contre le racisme en Europe, qui est en réalité une organisation trotskiste d'origine britannique». «Il y a beaucoup de moyens qui nous permettent de réagir, nous les étudions de manière détaillée», a-t-il menacé. Les Jeunes contre le racisme en Europe (JRE) sont proches de la Gauche révolutionnaire (GR), née d'une scission en septembre 1993 de la Ligue communiste révolutionnaire d'Alain Krivine. La GR dispose à ses côtés d'une organisation de jeunes, les Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR). Elle est affiliée au Comité pour une Internationale ouvrière, organisation radicale de Grande-Bretagne. Dans son anathème, Jean-Pierre Chevènement ne s'en est pas pris qu'aux militants des JRE , «pas seulement aux distributeurs de tracts» mais aussi à «un certain nombre de passagers qui se sont interposés et qui ont empêché le décollage de l'appareil». Et de généraliser: «Ceux qui soutiennent (les opposa