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Libération

A Roissy, Chevènement réprime sec. La police a arrêté deux photographes lors d'une manif contre un charter.

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publié le 2 avril 1998 à 0h10

Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur de la gauche

plurielle, reprend ces temps-ci les accents qu'affectionnaient ses deux prédécesseurs RPR, Charles Pasqua et Jean-Louis Debré. D'ailleurs, mardi, les bancs de la droite de l'Assemblée nationale l'ont ovationné quand il a stigmatisé «les fauteurs de trouble» à «l'incivisme fondamental», coupables d'avoir empêché ce week-end l'expulsion de 16 sans-papiers maliens à l'aéroport de Roissy. Hier, comme pour mieux souligner qu'il ne s'agissait pas d'un moment d'égarement, il a remis le couvert. A la sortie du Conseil des ministres, il s'en est pris aux «petits groupes d'extrême gauche, souvent d'ailleurs instrumentés par des formations étrangères» ­ le ministre de l'intérieur vise l'association les Jeunes contre le racisme en Europe, ndlr ­, qui «font le jeu des thèses véhiculées par l'extrême droite» et qui, «par leur comportement totalement irresponsable, bafouent la loi».

Joignant le geste à la parole ministérielle, les forces de l'ordre ont arrêté hier des militants et deux photographes de presse dans l'enceinte de l'aéroport Charles-de-Gaulle. Diane Grimonet et Francine Bajande, qui travaillaient respectivement pour Libération et l'Humanité, couvraient une manifestation contre les expulsions. A leur étonnement, elles ont été interpellées lors d'un contrôle de police ­ en principe dans le cadre du plan vigipirate ­, alors qu'aucune banderole n'avait été encore déployée par les manifestants, dont certains ont aussi été