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Libération
Interview

Danielle Mitterrand. «La pensée de François persiste, telle celle du Che». La veuve du Président publie «le Printemps des insoumis».

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publié le 2 avril 1998 à 0h09

Danielle Mitterrand n'est plus la «première dame» de France, elle

n'est pas pour autant à la retraite. A la tête de sa fondation, France-Libertés, entourée d'une équipe de jeunes, elle continue de militer au quatre coins de la planète un peu partout sur la planète, au sein d'un monde parallèle, très critique sur les mutations liées à la mondialisation et en lutte contre la «dictature du pouvoir de l'argent». Un univers qu'elle décrit avec passion, de manière simple, parfois trop simple, dans un nouveau livre intitulé le Printemps des insoumis (ed. Ramsay). François Mitterrand n'y apparaît que furtivement, malgré la photo du couple sur la couverture du livre avec une. Interview.

N'y a-t-il pas une contradiction entre l'admiration que vous exprimez à l'égard de François Mitterrand, et le réquisitoire que vous prononcez contre des phénomènes politiques et économiques qu'il a impulsés ou approuvés?

J'ai l'impression que vous n'avez pas lu François. Moi, j'ai relu toute son oeuvre, et si vous l'aviez fait, vous auriez compris qu'il était en totale contradiction pendant qu'il avait le pouvoir. Il n'avait pas les moyens d'agir. En 1981, il a fait une politique sociale qu'il aurait voulu pouvoir continuer; mais il a dû y mettre un frein en 1983, car il a été bloqué par la politique mondiale de l'économie de marché. S'il avait été suivi par les autres Européens, on aurait fait un bond en avant considérable. François a disparu mais sa pensée persiste, de même que la pensée du Che ou de