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Libération

Le FN fait bloc autour de son chef. Le Pen organise aujourd'hui une conférence de presse.

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publié le 3 avril 1998 à 0h15

Décidément, Mégret a la baraka. Après avoir affermi son autorité sur

l'appareil du FN et imposé sa tactique vis-à-vis de la droite, voilà que la justice vient lui donner un coup de pouce pour se débarrasser un peu plus de son encombrant supérieur. Condamné à deux ans d'inéligibilité et privé de ses droits civiques et familiaux pour avoir agressé une élue PS le 30 mai dernier, Le Pen risque d'y laisser beaucoup de plumes: outre ses mandats de député européen et de conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, le président du FN pourrait laisser échapper la tête de liste aux élections européennes, prévues en juin 1999. Un leadership dont Bruno Mégret ne manquerait pas de s'emparer. Surprise. D'ici là, le FN va faire bloc autour de son chef. Surpris par une sanction qu'il a apprise alors qu'il se trouvait à l'Assemblée européenne de Strasbourg, Le Pen est rentré à Paris dans l'après-midi. Il s'est enfermé avec son avocat et vieil ami Georges-Paul Wagner, membre du bureau politique du FN, pour mettre au point une contre-attaque qu'il ne dévoilera que ce matin au cours d'une conférence de presse.

Quant à Bruno Mégret, s'il s'est empressé d'accuser la justice de «perdre sa légitimité en servant les intérêts partisans et politiciens des adversaires du FN», il n'a pu s'empêcher de dépasser le cas Le Pen pour se tourner vers l'avenir: il a dénoncé«une machination politico-judiciaire qui vise en réalité, à travers son président, à entraver la progression d'un grand mouvement poli