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Libération

Un multirécidiviste impénitent. Ivresse, bagarres, insultes et condamnations diverses jalonnent sa carrière depuis 1948.

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publié le 3 avril 1998 à 0h13

Juriste de formation, Jean-Marie Le Pen adore les prétoires. Sans

jamais passer son diplôme d'avocat, il a été amené à y plaider souvent" sa propre cause. «Cela me rajeunit!», lançait-il devant les caméras de télévision au cours de la bagarre de Mantes-la-Jolie. En effet" Avant de multiplier les condamnations pour diffamation, provocation à la haine raciale ou contestation de crime contre l'humanité au fil de sa vie politique, Le Pen a collectionné les poursuites pour coups et blessures. Pilier de bar" et de la Corpo de droit, la carrière de prévenu de l'étudiant Le Pen a commencé dès l'âge de 20 ans. Virées arrosées. Son premier séjour dans un commissariat parisien remonte au 29 avril 1948 (1). S'ensuit une longue série de bagarres au gré de virées nocturnes et arrosées, qui lui valent nombre d'interpellations, de fréquentes nuits au poste et des poursuites pour coups et blessures, ivresse manifeste et publique, et outrages à agents: le 17 juin 1948, après avoir frappé le chasseur d'un cabaret de Pigalle, le 6 novembre 1949 pour une bagarre dans le XIVe arrondissement, ou encore le 8 février 1950, où, toujours ivre, il se bat avec le chasseur du cabaret le Tambourin. Le 25 mars 1950, refusant de payer une note, il fait 50 000 anciens francs de dégâts (environ 7 000 francs actuels) dans un café du boulevard Saint-Germain. Affaire classée. Les boîtes de la butte Montmartre, les cafés du quartier Latin ou les bals populaires n'échappent pas à la fougue de Le Pen et du «gang