Non, Philippe de Villiers n'était pas «blanc de rage» en quittant
l'Elysée, hier, après s'être entretenu avec Jacques Chirac sur la modernisation de la vie politique. Le président du Mouvement pour la France était blanc tout court: il «n'aime pas la pluie». A l'écouter, «la conversation a été franche, directe, amicale et respectueuse. En arrivant, je lui ai demandé: "Est-ce que je peux vous parler franchement? Il m'a répondu: "Bien sûr!» A la sortie, ça donne: «Il faut se pincer pour réaliser que de Gaulle a habité cette maison pendant dix ans.» Ou encore: «A quoi servirait-il de moderniser la vie politique, au moment où on transfère la souveraineté monétaire à Francfort et la souveraineté politique avec le traité d'Amsterdam? J'ai deux choses à vous demander: un référendum sur la ratification d'Amsterdam. Et l'assurance que vous ne trafiquerez pas le mode de scrutin des européennes. Le reste, c'est des gadgets.»
Scrutin de listes. Mais justement, le président de la République s'intéresse aux européennes. Après avoir expliqué la nécessité de l'euro et du pacte de stabilité, il laisse entendre que tous ses interlocuteurs ont plaidé, jusqu'ici, pour une modification de ce scrutin. En clair, pour remplacer l'actuel scrutin proportionnel sur les listes nationales par un scrutin de listes dans des régions élargies. A quoi Philippe de Villiers répond: «Ce trafic du mode de scrutin, c'est la complète, monsieur le Président. Si vous voulez faire baisser le Front national, il y a trois