En une semaine, Jean-Pierre Chevènement a mis le feu à la gauche
plurielle. A Besançon, en s'obstinant à réclamer la présidence de la Franche-Comté pour Christian Proust contre l'avis des socialistes et des écologistes, le Mouvement des citoyens (MDC) a rompu la discipline de la majorité. Et, à Paris, le ministre de l'Intérieur s'est attiré, une nouvelle fois, les foudres des Verts en lançant des diatribes contre les commandos antiexpulsion, manipulés, selon lui, «par des formations étrangères». Obligeant Lionel Jospin, une fois n'est pas coutume, à intervenir pour apaiser son fougueux ministre.
«Républicain». Dérapages ou stratégie délibérée? Dans les deux cas, la question du Front national est au coeur de la polémique et le sujet est au coeur de la réflexion du ministre de l'Intérieur. A ses yeux, pour lutter contre le Front, il faut occuper le terrain «républicain», que ce soit, à propos de l'immigration, en défendant une politique de fermeté, ou, dans les hémicycles régionaux, en refusant la tactique du front uni avec la droite. Déjà, en 1986, lors du débat interne au PS sur un éventuel soutien à l'UDF Bernard Stasi, président de Champagne-Ardenne et alors en butte au FN pour le vote de son budget, Chevènement s'était opposé à tout compromis.
Vendredi, lors de l'élection du président du conseil régional de Franche-Comté, il a réitéré. Quitte à faire voler en éclats la coalition de gauche, lorsque, à 22 heures, Christian Proust se présente «au nom du MDC», alors que, lors de