Jamais auteur de Premier roman n'aura bénéficié d'une telle
promotion. Une heure en prime time, même un prix Nobel de littérature en rêve. Mazarine Pingeot, 23 ans, était, hier soir, l'invitée de TF1. Elle était là, officiellement, pour parler de son livre. «Je ne veux surtout pas qu'on y lise une part de moi», a-t-elle dit. Mais l'intervieweur qu'elle s'était choisi, au prétexte qu'il est, comme elle, agrégé de philosophie, l'a moins branché sur Spinoza (le sujet de son DEA) que sur son père, François Mitterrand. C'est que l'auteur Pingeot, pour l'heure, draine moins de téléspectateurs que la fille «secrète» de l'ancien chef d'Etat. Pour Michel Field, le livre n'a, bien sûr, été qu'un prétexte. «La figure du père est très présente dans ce roman», a-t-il osé. Et la jeune fille, pas dupe, a dû acquiescer. Quoi qu'elle en ait «je ne vais quand même pas raconter ma vie». Habillée de noir et de trac, Mazarine n'a donc parlé que d'elle. Et de son père. D'une jolie façon: timide, pudique, naïve et volontaire. «Je suis fière de mon papa et j'espère qu'il était fier de moi.» Sourire, regard, battement de paupières à la Mitterrand, elle a dit son admiration pour ce géniteur qu'elle «incarne» physiquement et qui l'a contrainte au jeu hors norme d'une existence clandestine: «C'est l'exemple qu'on peut vivre comme on l'entend, je trouve ça très beau. C'est vraiment la force et le courage d'une vraie liberté.» «Il est temps que je m'exprime moi-même, que je fasse mes bouquins. De tout