Passé le cap des régionales, Lionel Jospin renoue avec les délices

des joutes internes à sa majorité. Les sorties intempestives de Jean-Pierre Chevènement contre les «petits groupes d'extrême gauche» qui perturbent les expulsions de clandestins ont transformé le séminaire des ministres de jeudi en un forum «pour» ou «contre» l'action du ministre de l'Intérieur. Dimanche, les écologistes ont manifesté leur mauvaise humeur et, ce lundi matin, des députés Verts et PCF ont prévu de venir à Roissy aux côtés de militants associatifs pour empêcher de nouvelles reconduites à la frontière. Des parlementaires gauche plurielle face aux forces de l'ordre, voilà qui promet un beau spectacle pluriel. Et qui augure aussi d'un débat animé, mercredi à l'Assemblée, lors de la troisième lecture du projet de loi sur l'immigration, les Verts affichant leur intention de voter contre, alors qu'ils s'étaient jusqu'à présent contentés de ne pas participer au vote.

Ce genre de rébellion parlementaire est en train de se multiplier. La semaine dernière, pour la première fois, Verts, PCF, PRS et MDC (le parti de Chevènement) ont voté ensemble contre un article visant à ouvrir le monopole de Gaz de France. Finalement, la disposition, défendue par le gouvernement, a été adoptée grâce à l'UDF. Demain, Verts, PCF et MDC devraient se retrouver pour voter contre la mise aux normes européennes de la Banque de France. Même configuration probable, le 21 avril, lors du débat préparatoire au passage à l'euro. «Cela