Un chef «persécuté», des ennemis qui déversent des «torrents de
haine» et une «guerre», celle de l'euro: c'est le cocktail mitonné par Le Pen, samedi, lors du conseil national du FN réuni dans un grand hôtel parisien, pour maintenir la mobilisation de ses troupes et conserver la haute main sur un mouvement qui lui échappe. Menacé de devoir déclarer forfait pour cause d'inéligibilité, le leader d'extrême droite a lancé la bataille des élections européennes de juin 1999. Il a appelé les Français, en particulier «les commerçants et artisans», à «faire la grève de l'euro» en «refusant de faire figurer sur les étiquettes la double tabulation». «Il ne faut pas qu'il y ait de complicité de crime contre la monnaie de notre pays ["] L'euro veut tuer le franc et la disparition du franc, c'est la disparition de la liberté», a-t-il déclaré. Il en va «de la disparition de la République française»" mais aussi de la sauvegarde de son autorité sur le parti, à l'occasion d'un scrutin où «les conditions sont réunies pour que le FN démontre qu'il a la capacité de rassembler la majorité du peuple français». Lapsus révélateur, Le Pen s'est réjoui que Bruno Mégret ait fait adopter une motion de soutien en sa faveur" alors que c'était une initiative du secrétaire général Bruno Gollnisch, dans un texte où «le conseil national exprime son indéfectible solidarité à son président Jean-Marie Le Pen, l'âme de la résistance française». Thème que le FN va développer, ces prochaines semaines, pour accroît