Comme souvent, les Verts sont «très remontés». Chevènement? Le petit
groupe s'exclame: «On dirait du Marcellin.» «Ou du Poniatowski.» «Il a fumé du hasch pas frais!» Yves Frémion, conseiller régional: «J'ai toujours pensé qu'il finirait à l'extrême droite.» Jean-Luc Bennhamias, secrétaire national: «Chevènement va trop loin. Sur l'immigration, on ne lâchera pas.»
Réunis ce week-end à Paris en conseil national interrégional, les Verts ont tenu à marquer leur soutien aux sans-papiers, «que le gouvernement va obliger à replonger dans la clandestinité, dans des conditions de vie inhumaines». Une façon de répondre aux attaques de Jean-Pierre Chevènement sur les commandos antiexpulsion, mais aussi de se rappeler au bon souvenir de Lionel Jospin, trop tenté, aux yeux des écolos, par un dialogue privilégié avec le PCF. A cet égard, les sorties du ministre de l'Intérieur ont surtout donné à Dominique Voynet l'occasion d'une intervention plutôt bien accueillie lors d'une réunion du gouvernement. Même Jospin, sans déjuger Chevènement sur le fond, a trouvé qu'il y était allé un peu fort dans la forme. La ministre de l'Environnement a, sans conteste, marqué un point. Cela peut toujours servir, par exemple à l'approche des arbitrages du budget 1999, pour lequel ses exigences sont jugées exorbitantes par Bercy.
Preuve qu'il s'agit avant tout de maintenir le rapport de force au sein de la majorité, samedi, la rupture n'était pratiquement pas envisagée. Pas d'états d'âme: «On est au gouvernem