Menu
Libération

Mazarine ou le double jeu photo. Elle honnit la presse tout en la courtisant.

Article réservé aux abonnés
publié le 6 avril 1998 à 0h23

A l'occasion de la parution de son Premier roman, Mazarine Pingeot

clame son horreur de la presse. «De toutes les presses», martèle-t-elle, le 2 avril, dans le Nouvel Observateur. «Les photographes m'ont volé mon visage», ajoute la fille naturelle de François Mitterrand. Les paparazzi l'ont «harcelée», affirme-t-elle, et même «violée». A-t-elle été cette victime qu'elle dit? L'histoire de ses rapports avec Paris-Match laisse perplexe et tend à prouver le contraire.

Accord tacite. Tout commence le 3 novembre 1994, quand l'hebdomadaire révèle son existence au grand public. Sous le titre «Le tendre geste d'un père», l'hebdomadaire publie un cliché montrant la main de François Mitterrand sur l'épaule de sa fille, jusqu'alors cachée. Le choc des photos, l'indice d'une filiation. L'image, volée, a été prise quelques semaines plus tôt au sortir du restaurant Le Divellec par deux photographes de l'agence Sphinx. Paris-Match affirme avoir bénéficié d'un accord tacite de l'Elysée. Ce qui sera démenti par certains proches du Président. L'hebdo a d'autant moins de scrupules à briser le tabou de la vie privée que le Président vient d'exhiber sa fille lors d'un dîner officiel en l'honneur de l'empereur du Japon.

Le 20 juillet 1995, le même hebdomadaire annonce: «Mazarine pose pour Match.» Et publie huit photos où figurent Mazarine et son ami Ali sur le Pont-Neuf, à Paris. Curieusement, elles sont l'oeuvre des deux photographes de l'agence Sphinx. Pour prouver que les clichés ne sont pas, cet