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Libération
Interview

Augustin Bonrepaux, président de la commission des Finances à l'Assemblée. «L'ISF doit rapporter davantage qu'aujourd'hui».

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publié le 8 avril 1998 à 0h37

Le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale,

Augustin Bonrepaux (PS, Ariège), se prononce en faveur d'un élargissement de l'assiette de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et d'une baisse de la TVA ciblée sur certains produits ou secteurs comme la restauration. Il s'en explique.

Faut-il faire entrer l'outil de travail, les oeuvres d'art et les forêts dans l'assiette de l'ISF?

L'impôt sur la fortune est aujourd'hui concentré sur les millionnaires plutôt que sur les milliardaires. On taxe ceux dont on peut connaître facilement le patrimoine, parce qu'il est constitué d'immeubles par exemple. Et on ne taxe pas ceux qui ont un patrimoine très important mais exclu de l'assiette: entreprises, oeuvres d'art, forêts, etc. Il faudrait prendre en compte tout le patrimoine, avec une franchise, et réduire un peu les taux en échange. Ce serait une façon de rendre plus équitable cet impôt.

Cette réforme doit-elle se faire «à rendement constant», comme on le dit à Bercy?

Non, il faut que cet impôt rapporte davantage que les dix milliards d'aujourd'hui. Il y a plus de cinq millions de pauvres en France. L'ISF doit donner à la collectivité nationale des moyens supplémentaires de réduire les inégalités.

La fiscalité locale est très critiquée depuis longtemps, mais elle semble difficile à réformer. Que préconisez-vous?

La taxe d'habitation a déjà été considérablement améliorée cette année: elle tient davantage compte des revenus. Les ménages modestes ont vu par exemple