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Libération

Le chantier miné de la réforme fiscale. La refonte des impôts est encore à l'étude. Mais elle divise déjà le PS.

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publié le 8 avril 1998 à 0h01

Le grand chantier de la réforme fiscale vient à peine de s'ouvrir

que déjà on constate les premiers accidents de parcours. Le Parti socialiste se déchire sur la question de savoir s'il faut, oui ou non, intégrer l'outil de travail dans l'assiette de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). François Hollande, premier secrétaire du PS, y est favorable, à condition qu'en échange les taux de l'ISF soient abaissés. Didier Migaud, rapporteur (PS, Isère) du budget à l'Assemblée, est sur la même ligne. Mais le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault (Loire-Atlantique), estime au contraire que ce serait une «erreur». Selon lui, il faut se contenter de «corrections» permettant d'éviter que de gros contribuables, comme François Pinault, patron d'Artémis (Printemps, la Redoute, Fnac, etc.), passent à travers les mailles du filet.

Prudence et embarras. Dominique Strauss-Kahn s'est bien gardé de trancher pour le moment. «Rien n'est arrêté», lance-t-il à ceux qui l'interrogent. Seul commentaire du ministre de l'Economie et des Finances: la réforme se fera «à prélèvement constant». La formule traduit autant de prudence que d'embarras sur ce dossier très symbolique pour la gauche. A son tour, le président (PS) de la commission des Finances, Augustin Bonrepaux, entre dans la polémique, en se déclarant en faveur d'un élargissement de l'assiette de l'ISF (lire ci-dessous). Il va même plus loin, d'une part, en souhaitant que cet impôt «rapporte plus qu'aujourd'hui», de