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Libération

Immigration: la loi passe malgre les Verts et le PC. 5 Verts et 1 communiste ont voté contre, le PC s'est abstenu.

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publié le 9 avril 1998 à 0h41

Le débat s'annonçait houleux, il n'a été que somnifère. Hier, la

troisième et dernière lecture du projet sur l'immigration à l'Assemblée nationale a été à l'image des précédents: un hémicycle certes mieux rempli, mais une droite toujours logorrhéique, et une gauche qu'il a fallu encore rameuter pour qu'elle participe au vote. Malgré cette mini péripétie, la loi Chevènement a été vite adoptée, à mains levées, par les socialistes, avec l'abstention des communistes. Six députés de la majorité, cinq verts et un PCF (Patrick Braouezec), ont inauguré l'ère de la contradiction en votant contre, avec l'UDF et le RPR. Mais, d'après Alain Bocquet, président du groupe communiste, «la contradiction, c'est la vie».

«Idée de nation». Si le ministre de l'Intérieur s'est senti déstabilisé par les remous de la gauche plurielle, il n'en a rien laissé paraître. Il a servi aux députés un discours bourré de métaphores jardinières et républicaines. Le projet, qualifié comme toujours de «ferme et digne» a ainsi écopé du nom floral de RESEDA (relatif à l'entrée et au séjour des étrangers et au droit d'asile). A ceux qui, à gauche, le trouvent trop répressif, le ministre a lancé que «prétendre faire vivre les droits de l'homme hors de leur contexte, c'est prétendre faire pousser des violettes dans le désert». Pour expliquer la nécessité des frontières, que personne n'a jamais contestées à l'Assemblée, le ministre a évoqué «la bête qui prospère lorsque les forces du progrès laissent en jachère l'idée d