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Libération

Jospin ne veut pas laisser la vedette à Chirac. Le résultat des régionales incite le Premier ministre à consolider ses positions.

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publié le 10 avril 1998 à 0h45

Les «communicants» de Matignon phosphorent. Une intervention de

«cadrage général» du Premier ministre est programmée dans la semaine du 20 avril, sous forme d'interview écrite, parce que «la télévision, Jospin y est beaucoup passé». Le chef du gouvernement a été déçu par les élections régionales, notamment par le score du FN: il espérait au contraire avoir créé les conditions d'un tassement. L'«intérêt» que les Français portent au gouvernement demeure «fragile, pas enraciné», «l'opinion reste sur une certaine réserve», dit Matignon, où la réflexion tourne autour de trois mots d'ordre: l'emploi, la sécurité et la réhabilitation de la classe politique. Pour autant, pas question de lancer une quelconque deuxième phase de l'action gouvernementale. Essentiellement défensive, l'opération de communication en gestation est surtout destinée à reprendre la main face à un président de la République dont la capacité de nuisance inquiète le Premier ministre.

Colère. A cet égard, les régionales auront servi d'accélérateur. La veille du «vendredi brun» des assemblées régionales, Jospin avait lancé une mise en garde solennelle à la droite contre toute alliance avec le FN. Trois jours plus tard, dans une intervention télévisée, Jacques Chirac lui avait répondu en l'accusant de «jouer avec le feu» et en reprenant à son compte la thèse selon laquelle la gauche devrait sa victoire de juin 1997 au maintien de candidats du Front national au second tour. Rien de tel pour mettre le Premier ministre