Menu
Libération

Le vélo citadin. Le droit au vélo.

Article réservé aux abonnés
Depuis trois ans, les cyclistes sont de plus en plus nombreux en ville. Mais la rue ne les accueille pas en toute sécurité. Quel code adopter et quels aménagements inventer pour que le vélo affirme son droit de cité sur le macadam et civilise la circulation automobile?
publié le 14 avril 1998 à 1h02
(mis à jour le 14 avril 1998 à 1h02)

Droit au vélo? En trois ans, ce slogan des nouveaux partisans de la petite reine en ville a fait son chemin. Le vélo a acquis son droit de cité. Tous les jours, par presque tous les temps, et pas seulement en juillet lors du Tour de France. Les grandes grèves des transports urbains de l'hiver 1995 avaient fait la démonstration de l'efficacité du vélo-boulot à Paris. La pollution atmosphérique chronique, de sa salubrité: «Pollution auto, solution vélo», scandent toujours les manifestants lors de la grande manif annuelle des «no voitures», le premier samedi de chaque mois de juin, au départ de la place de la Bastille. Mais c'est l'usage qui produit des droits. Les cyclistes sont de plus en plus nombreux pour les réclamer et les défendre. A condition, cependant, que la rue leur fasse une place à l'abri du flux déchaîné de la circulation automobile: des bandes et des pistes cyclables pour un minimum de sécurité. C'est ainsi aux cyclistes strasbourgeois que l'on doit aujourd'hui les modifications du code de la route, dont le gouvernement a pris acte le 26 novembre et qui seront mises en oeuvre avant l'été, après l'imprimatur du Conseil d'Etat. Ils ont, les premiers, mis en avant l'intérêt de proscrire les motos et les scooters des pistes cyclables, la nécessité d'autoriser les vélos dans les aires piétonnes, d'ouvrir des contresens pour les vélos dans les petites rues à sens unique. Le législateur n'a retenu que quelques avancées timides en faveur de la bicyclette (lire p. III).