Le 15 mars dernier, Lutte ouvrière faisait son entrée dans les
conseils régionaux. Après les 5,3% de son éternelle candidate, Arlette Laguiller, au premier tour de l'élection présidentielle de 1995, l'extrême gauche rassemblait 4,3% des suffrages dans les assemblées régionales (3,6% pour la seule LO). Elle obtenait 23 élus (20 pour Lutte ouvrière, 3 pour la Ligue communiste révolutionnaire d'Alain Krivine), grignotant les plates-bandes de la gauche plurielle partie avec des listes uniques dans une majorité de départements, recueillant les voix d'électeurs communistes déçus de la stratégie gouvernementale du PCF. Présentes dans 68 départements répartis dans 23 régions, les listes LO ont accumulé les scores «historiques», souvent dans des zones ouvrières: 6,83% et 2 élus (dont Arlette Laguiller) en Seine-Saint-Denis (Ile-de-France), 7,36% et 5,92% (mais aucun élu) dans le Territoire-de-Belfort et en Haute-Saône (Franche-Comté), 7,72% et 1 élu dans l'Aisne (Picardie), 6,35% et 3 élus dans le Pas-de-Calais (Nord-Pas-de-Calais), 5,93% et 2 élus en Seine-Maritime (Haute-Normandie), 5,14% et 1 élu dans les Côtes -d'Armor (Bretagne), pour ne prendre que quelques exemples...
Lors de l'élection mouvementée des présidents de conseils régionaux, les élus de Lutte ouvrière ont présenté leur candidat à tous les tours de scrutin, sans trancher entre droite et gauche, pas plus qu'ils n'ont ensuite participé à l'élection des vice-présidents. En revanche, dans la région Midi-Pyrénées, les deux