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Portrait

Trente ans de fidélité à Marx-Lénine-Trotski. Elu de l'Oise, Roland Szpirko parle de «ténacité» et jure que LO n'est pas «figée».

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publié le 14 avril 1998 à 1h00

C'est un gimmick chez Roland Szpirko. Etre «patient, persévérant et

pressé». C'est ainsi qu'il ramasse les trois qualités du militant de Lutte ouvrière. Et en la matière, Roland Szpirko, 52 ans, s'y connaît. Il était déjà à Voix ouvrière quand l'organisation fut dissoute en Mai 68. Et dès le mois suivant, il adhéra à Lutte ouvrière.

Fier d'appartenir à LO. Le visage rond, les cheveux frisés et courts, le voilà aujourd'hui conseiller régional LO de l'Oise, en Picardie, avec 6,15% des voix, «et jusqu'à 12% dans les villes ouvrières». Sur le CV, une vie entière d'ouvrier et de syndicaliste. Les deux mêlés. D'Idéal Standard à Chausson, de licenciements en «plans de reconversion», de Comité d'action révolutionnaire à Aubervilliers en 1969 en passant par la CFDT dans les années 80. De l'âge de 18 ans à aujourd'hui. Avec en tête, un but, inflexible: «Construire un véritable parti de la classe ouvrière», faute d'un PCF «inadapté pour mener le combat de l'émancipation de la classe ouvrière». Et des envies: «Apprendre aux ouvriers à se défendre eux-mêmes, leur dire qu'ils n'ont pas besoin d'avocats, qu'ils représentent la force.» Eux, les méprisés, eux que «la société essaye de rabaisser alors qu'ils ont la capacité de renverser les choses». En un mot: «Le travail d'un militant ouvrier est de démontrer l'honneur et la force de la classe ouvrière.»

Alors, pour Roland Spzirko, rien de tel que Lutte ouvrière. Parce qu'il est «fier» d'appartenir à «une organisation fidèle à son drapeau», fi