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Libération

Des maires fantasment sur le «mariage homo». Une pétition circule contre le contrat d'union civile.

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publié le 16 avril 1998 à 22h53

Michel Pinton a beau être maire de Felletin, 3 000 habitants,

département de la Creuse, il est bien au courant de ce qui se trame à Paris: on y prépare «un véritable "mariage homosexuel». Il l'a écrit aux 36 000 maires de France et au présent de l'indicatif, temps des certitudes. «Comme vous le savez sans doute, dit la lettre, une proposition de loi instituant un contrat d'union est actuellement en préparation. Ce contrat vise à permettre aux couples homosexuels d'accéder à la plupart des droits que confère aujourd'hui le mariage.» Pire, «ce contrat d'union devrait être dressé devant l'officier d'état civil». Et donc, écrit Pinton à ses collègues, «il se peut en outre que cette nouvelle forme de mariage que vous devriez alors célébrer heurte votre conscience». 12 000 signatures? Autant d'alarmes qui justifient pour lui une «déclaration des maires de France pour le mariage républicain». Le formulaire était joint à la missive. L'élu signataire y déclarait s'opposer «à la mise en place d'un contrat d'union pour les personnes de même sexe» et à «l'implication du maire, en tant qu'officier d'état civil, dans la célébration d'un contrat de ce genre». En un mois, 12 000 maires, essentiellement ruraux, auraient déjà répondu. Un chiffre qui paraît «impossible» à Patrick Bloche, député PS, l'un des artisans du contrat d'union. Surtout dans les petites communes, «où ils reçoivent je ne sais pas combien de lettres par jour et n'ont aucun secrétariat"» La liste doit être publiée à la fi