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Libération

Des chaises vides pour résister à Millon. Le budget de la région Rhône-Alpes n'a pas été adopté hier, faute de quorum.

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publié le 17 avril 1998 à 23h06

Lyon envoyé spécial

Confusion et surréalisme au conseil régional de Rhône-Alpes. Faute de quorum, malgré la présence d'un fort contingent d'élus Front national, Charles Millon (ex-UDF) n'a pu faire adopter, hier, son budget pour 1998. N'empêche, imperturbablement, l'ancien ministre de Jacques Chirac professe que «la région est en ordre de marche» et qu'elle «n'est pas bloquée». Aveuglement ou certitude d'avoir raison, un jour?

Il est 10h30 quand Charles Millon, avec une demi-heure de retard, se décide à ouvrir la séance. Pour constater qu'une cinquantaine seulement de conseillers régionaux sont présents dans l'hémicycle. Bien loin du chiffre requis de 79 (sur 157 élus) pour délibérer. Depuis trente minutes, assis dans son fauteuil de président, qu'il a conservé le 20 mars grâce à l'appoint des voix du FN, il s'impatiente, regarde la pendule murale, allume, éteint, rallume son micro, consulte. Bruno Gollnisch, le secrétaire général du parti lepéniste, est entouré de la plupart de ses colistiers. La majorité UDF-RPR fidèle à Millon (théoriquement 38 membres) compte nombre d'absents. La plupart des 17 «dissidents» de droite, qui refusent l'alliance Millon-FN, sont là. Quant aux élus de gauche, ils sont" dans les couloirs. «Par notre absence, nous voulons faire la démonstration politique que Charles Millon ne peut pas faire voter son budget: chaque jour qui passe, nous observons que sa majorité relative diminue», se justifie Jean-Jack Queyranne, patron de la gauche en Rhône-Alpes