Menu
Libération

Lionel Jospin, un voisin encombrant. Les riverains de la rue du Regard à Paris se plaignent de la présence policière.

Article réservé aux abonnés
publié le 17 avril 1998 à 23h06

A chaque extrémité de la rue du Regard, dans le VIe arrondissement

de Paris, quatre policiers installés dans une voiture montent la garde. Ils en sortent pour contrôler un véhicule ou empêcher le passage des camions de livraison interdits de circulation à défaut d'autorisation préalable. Devant le numéro 3, deux autres policiers filtrent l'entrée de l'immeuble à l'architecture haussmannienne. Une plaque indique que le bâtiment appartient à la compagnie d'assurances Axa. Pour y pénétrer, il faut montrer patte blanche. Pas question de franchir le seuil de la porte si l'on n'est pas locataire ou si l'on ne peut justifier d'une visite. Lionel Jospin habite là. Il est arrivé dans l'immeuble il y a près de quatre ans.

Depuis l'assassinat du préfet Claude Erignac en Corse, le 6 février, le dispositif de sécurité a été considérablement renforcé et il provoque des mouvements de protestation parmi les riverains. Les commerçants en particulier se plaignent d'une baisse de leur chiffre d'affaires. Le phénomène touche aussi les artères environnantes, comme la rue du Cherche-Midi, où le dispositif policier est également conséquent. Des CRS vêtus de manteau de cuir noir arpentent les trottoirs.

Sentiment d'insécurité. Les habitants du secteur, où voisinent des hôtels particuliers agrémentés de cours pavées, des immeubles en pierre de taille et des commerces de luxe, sont sans doute parmi les mieux protégés de France. Mais dans ce quartier de bourgeois et d'intellectuels situé à mi-chemin en