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Libération

La gauche s'organise en résistance contre Blanc . Associations et syndicats manifestent samedi à Montpellier.

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publié le 18 avril 1998 à 23h08

Montpellier, envoyée spéciale.

Les derniers tracts sont arrivés. Les premières cigarettes déjà allumées. Une bonne trentaine de responsables culturels, associatifs et syndicaux s'affairent dans la salle de réunion du centre chorégraphique national transformé en quartier général de la lutte contre Jacques Blanc, président (ex-UDF) de la région Languedoc-Roussillon, élu le 20 mars grâce aux voix du Front national. Ultimes discussions avant la manifestation de samedi. Les slogans sont affinés: «Halte au FN», «honte aux complices», «Blanc démission». Deux semaines que cela dure. Tous les jours entre midi et 14 heures, le centre ouvre ses portes à tous ceux qui veulent apporter leur pierre à la mobilisation. Le noyau «culturel» initial s'est rapidement agrandi: parents d'élèves de la FCPE (gauche), enseignants de la FSU, militants de Ras l'Front, représentants de la communauté juive. «Du jamais vu à Montpellier, se félicite Sophie Villcourt, de Ras l'Front, nous avons chacun nos réseaux, ça a démultiplié nos forces.»

L'aventure a commencé avant l'élection de Jacques Blanc. Dans l'«appel du 20 mars», tout ce que la région compte de structures artistiques demande aux élus de droite de «ne pas cautionner le forfait» que s'apprête à commettre le président sortant du conseil régional. En vain. Dès l'ouverture de la séance, ce dernier s'engage à «mettre fin à la dictature de la gauche sur la culture» et obtient les suffrages frontistes. La semaine suivante, le leader régional FN, Alain