Que peut Jacques Chirac pour recouvrer les faveurs des Français?
N'est pas Mitterrand qui veut. Pris dans la nasse de la cohabitation, le chef de l'Etat rêve de s'en sortir comme son prédécesseur. Il ne peut pour autant tabler sur une chute rapide du Premier ministre. Lionel Jospin, aidé par la reprise économique, plane dans les sondages, alors que la gauche plurielle se retrouve vivifiée par ses résultats aux régionales et aux cantonales. Au bord de l'implosion, la droite semble, en revanche, incapable de proposer la moindre alternative crédible. Quant à ses leaders, à l'exception, et encore, de ceux du RPR, ils n'ont aucune envie de se ranger sous la bannière présidentielle. Partition à une voix. Isolé et affaibli, même s'il retrouve dès aujourd'hui tous ses pouvoirs institutionnels, dont celui de dissoudre, Jacques Chirac n'a d'autre solution que de jouer une partition à une voix en espérant tout à la fois coller et se distancer de Lionel Jospin. Tirant le bilan des régionales, ce qu'il avait évité de faire au lendemain du résultat des législatives, le chef de l'Etat, après avoir dénoncé le FN et renvoyé dos à dos gauche et droite, a préconisé une modernisation de la vie politique, pour ne pas laisser le Premier ministre s'arroger seul cette réforme populaire. En multipliant les concertations, d'abord avec les responsables politiques, puis, dès cette semaine, avec des «personnalités qualifiées» présentées comme «iconoclastes», le président de la République veut indiquer