Difficile d'imaginer le président de la République soufflant la
première bougie de la dissolution, aujourd'hui, à l'Elysée. Mais l'ancien ministre des Transports Bernard Pons, président de l'Association les amis de Jacques Chirac, ne prépare-t-il pas une ribambelle de banquets à Paris et en province pour fêter, le 7 mai, le troisième anniversaire de l'élection du chef de l'Etat, qui se confond presque avec celui la dissolution? A l'occasion, le député RPR du XVIIe arrondissement compte bien rappeler que Jacques Chirac aura retrouvé, alors, toutes ses prérogatives constitutionnelles. Et notamment la possibilité de renvoyer les parlementaires devant leurs électeurs. L'hypothèse, pour le moment, tient du gag, tant les effets en chaîne de l'initiative présidentielle d'avril dernier continue à faire des ravages à droite.
Décomposition. Loin d'avoir «soldé les comptes de la dissolution», les régionales ont accéléré la décomposition de l'UDF, ébranlé le RPR et fragilisé encore plus Jacques Chirac, désigné comme le principal responsable des défaites de la droite. Isolé, le chef de l'Etat a donné, depuis, l'impression de mouliner dans le vide, incapable d'imposer ses vues. Son intervention solennelle du 23 mars, où il avait dénoncé les accords passés entre l'opposition et le FN «mouvement raciste et xénophobe», a été diversement apprécié à droite.
En Rhône-Alpes, malgré ses mises en garde, il n'a pu retenir son ancien ministre de la Défense, Charles Millon, de s'allier avec le FN pour c