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Libération

Banque centrale: Bonn inflexible, Paris isolé. Kohl ne cédera pas à Chirac, qui refuse la candidature de Duisenberg.

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publié le 22 avril 1998 à 23h26

Luxembourg, envoyé spécial.

L'Allemagne semble prête à jouer l'épreuve de force contre la France afin d'imposer le Néerlandais Wim Duisenberg à la présidence de la future Banque centrale européenne (BCE). En marge du Conseil des ministres de l'Economie et des Finances qui s'est réuni hier à Luxembourg, un diplomate allemand expliquait: «Il y a un problème français et un problème Chirac. C'est à la France de trouver une solution pour se sortir du piège dans lequel elle s'est enfermée.» Alors que tous les partenaires de la France, sans exception, sont en faveur de la candidature de l'actuel président de l'Institut monétaire européen (IME) de Francfort, la France fait cavalier seul en soutenant Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque de France. «Paris a mal joué, estime ce diplomate allemand. Trichet a autant de qualités que Duisenberg, mais sa candidature a été présentée trop tard.»

Putsch. La France a attendu le 4 novembre 1997 pour sortir du bois et lancer son poulain. Pour les autres pays de l'Union européenne, les jeux étaient déjà faits depuis le 14 mai 1996, date à laquelle les gouverneurs de banques centrales ont désigné Wim Duisenberg comme président de l'IME et, implicitement, comme premier président de la BCE. A l'Elysée, on joue l'étonnement en rappelant que Jacques Chirac n'a jamais caché, notamment lors du sommet de Dublin de décembre 1996, que la volonté des banquiers centraux de voir le Néerlandais accéder à la présidence de la BCE ne l'engageait pas. Pari