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Libération

Des sénateurs très remontés contre Jospin. Le Premier ministre veut réformer leur élection.

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publié le 22 avril 1998 à 23h24

Le Sénat n'aime pas qu'on lui cherche des noises. Et c'est un peu ce

qu'a fait Lionel Jospin en qualifiant la Chambre haute d'«anomalie parmi les démocraties», lundi dans un entretien au Monde. Il a du coup provoqué la colère de la majorité RPR-UDF du palais du Luxembourg. Celle-ci a demandé, hier, à René Monory de «saisir» le chef de l'Etat, garant des institutions, «de la gravité» des propos tenus par le Premier ministre. Dès potronminet, le président du Sénat avait laissé éclater son ire: «Affirmer que le Sénat est une anomalie parce qu'il est majoritairement dans l'opposition, relève d'une attitude peu démocratique correspondant davan-tage à des jeux politiques et à l'intérêt des partis qu'au bon fonctionnement de la démocratie française», avait-il lancé. Et de prévenir: «Malgré ses excès, peu conformes aux obligations de sa charge, monsieur Jospin devra compter avec le Sénat dont l'accord est requis pour toute réforme de la Constitution.» De nombreux élus de droite ont repris le credo du Sénat. «Il s'agit d'une faute très grave, estimait le président du groupe des républicains indépendants Henri de Raincourt, le Sénat n'est pas une anomalie des démocraties. Il s'agit d'une injure au peuple français et de propos tout à fait inadmissibles.» «Le Premier ministre s'est laissé aller. Cette attaque en règle me choque beaucoup», a renchéri le sénateur UDF Jean-Pierre Fourcade qui menace: «Jospin veut engager une bataille frontale, on s'y opposera. Nous avons déjà gagné une bat