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Libération

Le débat sur l'euro à l'Assemblée nationale. Le non du RPR fait l'affaire de Jospin. Du même coup, l'opposition du PCF est passée au second plan.

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publié le 22 avril 1998 à 23h26

Lionel Jospin n'a pas pu s'en empêcher. Son plaidoyer pour l'euro,

hier après-midi à l'Assemblée nationale, n'en était qu'à son début, qu'il regardait vers sa droite. «Le groupe RPR est parfaitement libre de voter comme il l'entend et d'exprimer ici un vote négatif. Mais qu'il assume sa position. Je demande au moins qu'il ne m'en impute pas la responsabilité.» Il a ensuite déployé tous les trésors de la modestie dont il aime se parer, pour ne parler que d'Europe et de toutes les bonnes raisons de dire oui à la monnaie unique. De son bilan gouvernemental, il fut finalement assez peu question.

Le RPR, qui prétendait, par un vote négatif aujourd'hui, dire oui à l'euro mais non à la politique du gouvernement, était coincé. Jean-Louis Debré, président du groupe RPR, est sorti de l'hémicycle en pétard. Et ses collègues plus très sûrs de leur vote du lendemain. «J'attends le discours de Jospin», disait Patrick Devedjian (Hauts-de-Seine) à 16 h 30. «Je ne veux pas voter contre le Président», assurait-il une heure plus tard, référence à Jacques Chirac qui prêchait pour la monnaie unique il y a à peine une semaine.

Plus personne ne prêtait vraiment attention à Alain Bocquet, président du groupe communiste, qui expliquait que «la vie est faite de divergences» et que les communistes voteront non, comme prévu, au passage à l'euro. Le débat sur la monnaie unique porte en lui l'une des contradictions majeures de la majorité plurielle. Il était, depuis longtemps, attendu comme un moment déli