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Libération

Lutter contre les déficits ne sera pas obligatoire. Waigel s'est montré conciliant, évitant le clash avec DSK.

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publié le 22 avril 1998 à 23h26

Luxembourg, envoyé spécial.

Theo Waigel, le grand argentier allemand, a su se montrer compréhensif: il a reconnu hier à Luxembourg, qu'il est «du ressort des Etats» de décider s'il convient de consacrer les fruits de la croissance retrouvée à la réduction des déficits publics ou de les affecter à de nouvelles dépenses. Dominique Strauss-Kahn a enfoncé le clou: «Chaque pays est libre d'utiliser ses ressources comme il l'entend.» Le couple franco-allemand semble donc décidé à ne pas ouvrir un second front ­outre celui de la présidence de la BCE. C'est lors d'un conseil informel des ministres de l'Economie et des Finances à York les 20 et 21 mars que Waigel avait proposé un nouveau paquet-surprise à ses partenaires (Libération du 23 mars). Il voulait que, lors du Conseil européen des 1er et 2 mai, les pays de l'Euroland s'engagent à respecter toute une série de règles de bonne gestion financière, parmi lesquelles l'affectation de leurs recettes supplémentaires à la réduction de leur déficit. Paris a vite compris qu'une telle proclamation écrite ferait un peu désordre sur le plan intérieur, puisqu'elle serait perçue comme une nouvelle potion amère allemande succédant à celle du pacte de stabilité.

Malgré tout, sur le fond, les Quinze sont d'accord avec Waigel: il faut profiter du retour de la croissance pour assécher le déficit afin de se constituer un matelas en cas de retournement de conjoncture. D'ailleurs, les Allemands ne faisaient en réalité que répéter ce qui est déjà insc