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Libération

Les policiers harcèlent le camp nationaliste

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Ils espèrent pousser les meurtriers du préfet à la faute.
publié le 23 avril 1998 à 23h28

Dans l'affaire de l'assassinat du préfet Erignac, les arrestations de militants nationalistes se multiplient. Mais les coupables ont jusqu'à présent échappé aux griffes de la police. Mardi, une dizaine de personnes proches d'A Cuncolta naziunalista, vitrine légale du FLNC-Canal historique, ont été interpellées dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Vichy et de Strasbourg de l'automne 1997. Sans que, pour l'instant, un lien direct n'ait été établi entre ces personnes, les actes terroristes et la mort du préfet. Et, si les enquêteurs semblent persuadés que les assassins et les commanditaires appartiennent à la sphère nationaliste, ils ne possèdent pour l'instant que de rares indices matériels.

«Paris voulait des résultats ...» Au lendemain de l'assassinat, l'enquête démarre fort mal, avec l'arrestation de deux jeunes Maghrébins, reconnus par un témoin sur les lieux de l'assassinat du préfet. Rapidement, les policiers d'Ajaccio sont convaincus de l'erreur, mais Paris exige des coupables. La garde à vue des deux jeunes ne sera levée qu'après la visite de Jacques Chirac en Corse, le lundi. Cet incident résume à lui seul les relations qui vont s'établir entre la police judiciaire d'Ajaccio et les policiers antiterroristes venus de Paris. Méfiance et défiance réciproques, coups bas, tout y passe. «Paris voulait des résultats tout de suite, des arrestations, de la viande à expédier sur la capitale», résume un enquêteur. Les hommes du commissariat d'Ajaccio p