Menu
Libération

«Ne spéculez pas sur nos divisions». Hier à l'Assemblée, le président du RPR a répondu aux ricanements PS et UDF.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 avril 1998 à 23h29

Séguin dans le pétrin, la belle affiche à l'Assemblée. Hier, les

députés étaient officiellement venus voter le passage à l'euro; en fait de sujet grave et solennel, ils allaient au spectacle. Comment le patron du RPR, partisan d'un non qui n'avait pas passé la nuit, allait-il s'en tirer?

Le ministre de l'Economie et des Finances, Dominique Strauss-Kahn, après avoir aligné quelques jolies généralités sur la monnaie unique, n'était pas le dernier à se moquer du patron du RPR. «Ce n'est pas tactique, je ne le crois pas, a-t-il affirmé. Ce serait misérable. C'est un changement de stratégie de la part du RPR. Et l'histoire retiendra que Philippe Séguin était contre l'euro au départ, et qu'il était contre à l'arrivée.»

Même Valéry Giscard d'Estaing a cru bon abréger son laïus sur les dîners qu'il donnait à l'Elysée il y a vingt ans pour bâtir les fondations du Système monétaire européen, pour avoir le temps de se payer gentiment la tête du député des Vosges: «Pour l'UDF, c'est un oui haut et clair en faveur de l'euro. Nous ne sommes pas dans un débat de politique générale. S'il en était autrement, notre vote serait différent.» Quant à Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste, il était là pour ça: «Hier, dans un climat de pression de l'extrême droite, le RPR nous a fait le meurtre du père.»

Non-événement. Enfin, l'assassin présumé s'est avancé. Pour expliquer d'abord que c'est Lionel Jospin qui a mis la pagaille: «Nous étions au départ dans le domaine du non-événement. C'est