Lionel Jospin pousse son avantage. A l'issue d'une semaine riche en
déclarations pour Matignon et en crises de nerfs pour la droite, le Premier ministre ne s'est pas privé, hier soir, de savourer sa position de force. A sa manière, volontairement laborieuse, faussement modeste. «Je m'efforce de bien gérer, de réformer de préparer l'avenir. Je pars des problèmes des Français: sécurité, emploi, éducation, problème de l'immigration... Je n'ai pas l'impression de le faire avec une tête dont le volume aurait particulièrement changé», a-t-il déclaré lors d'une ultime intervention télévisée, sur TF1, venant après un entretien au Monde lundi et un discours à l'Assemblée nationale sur l'euro mardi. Après la crise politique provoquée par l'élection de présidents de région avec les voix du Front national, l'intervention du président de la République sur la modernisation de la vie politique, et alors que les députés étaient appelés cette semaine à entériner le passage à la monnaie unique, le chef du gouvernement a recadré son action. «Mon objectif central, ce n'est pas l'euro, c'est la France. L'euro, c'est un instrument de puissance, mais je ne conduis pas ma politique économique et sociale avec comme objectif l'euro.» Et il a reformulé les quatre conditions posées à l'union monétaire par le PS sous la forme d'une seule exigence: «L'euro ne doit pas être un carcan. Ce doit être un tremplin. On doit mettre la monnaie au service de l'économie.» Une façon de répondre à Jacques Chirac qu