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Libération

Cendrine Le Chevallier, épouse et candidate FN. Elle brigue dimanche le siège de député laissé vacant par le maire de Toulon.

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publié le 25 avril 1998 à 23h36

Toulon, envoyé spécial.

Lunettes noires, bijoux clinquants et foulard Hermès, tirée à quatre épingles, madame fait le marché. Le sourire est mécanique, la poignée de main rigide et la démarche assurée. Quelques pas en retrait, monsieur, allure débonnaire, suit d'un pas lent. A Toulon, pour l'élection législative partielle dont le premier tour se déroule dimanche, le FN rejoue la préférence familiale. Invalidé pour une triple infraction à la législation sur le financement des campagnes et inéligible pour un an, Jean-Marie Le Chevallier, maire de la ville depuis 1995, a cédé la place à son épouse, Cendrine. Même manoeuvre que les Mégret à Vitrolles l'année dernière. Sauf que, chez les Le Chevallier, c'est madame qui porte la calotte. Car cette catholique traditionaliste fervente, déjà maire-adjointe et conseillère régionale, a rejoint le FN bien avant son mari.

Gardes à vue et mises en examen pleuvent (lire ci-contre), mais rien ne semble entraver la marche du couple qui collectionne les poursuites comme il entasse les mandats. Mis devant le fait accompli par Jean-Marie Le Chevallier, Le Pen s'est contenté d'entériner la candidature de Cendrine, qu'il avait au préalable qualifiée de «boutade»: il ne peut rien refuser à celui qui fut, durant de longues années, trésorier du groupe des droites européennes à l'Assemblée de Strasbourg. Mais la mainmise du couple est telle qu'elle provoque des remous au sein même du FN, où les accusations de «népotisme» fusent. Eliane Guillet de La Br