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Libération

De Gaulle était prêt à jeter l'éponge en mai 1968. C'est ce que révèle le tome II des mémoires de Jacques Foccart.

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publié le 25 avril 1998 à 22h56

Jacques Foccart, décédé l'an dernier, fut l'un des très proches du

général de Gaulle dont il supervisait la politique africaine et avec lequel il s'entretenait quotidiennement. Dans le deuxième tome de son Journal de l'Elysée (1) qui sort ce mois-ci, il raconte au jour le jour les années 1968-1969. Il fait surtout revivre de Gaulle tout au long du mois de mai 1968. Selon Foccart, lorsque le chef de l'Etat disparaît, pour filer voir le général Massu à Baden-Baden en Allemagne, il est sur le point de jeter l'éponge. Extraits des conversations entre de Gaulle et Foccart. 21 mai. Ouverture du débat sur la censure à l'Assemblée nationale. De Gaulle fulmine: «Le drame dans ce pays, voyez-vous, c'est que nos partisans ne veulent pas se battre et que les autres sont incapables de mener quoi que ce soit. Le Français ne vient à moi que dans des moments où il a l'impression que je peux lui rendre service et encore du bout des lèvres. Cela a été le cas en 1940, cela a été le cas en 1958. Dès lors qu'il n'a plus la trouille" ["] Si le pays veut se coucher, si je ne peux pas le sauver contre lui-même. On aura fait ce qu'on a pu. Et bien tant pis! je m'en irai, car il n'y a rien d'autre à faire. La France telle que nous l'avons en ce mois de mai est une France morte.»

22 mai. Création par les gaullistes du Comité national de défense de la République. De Gaulle ne veut plus parler: «Laissez-moi tranquille avec la radio! vous m'en parlez toujours: il faut que la radio" il faut que la télévisi