Lionel Jospin n'a visiblement pas envie de risquer sa popularité
pour un traité européen impopulaire. Samedi à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), où le gouvernement et le bureau national du PS tenaient un séminaire sur l'Europe, le Premier ministre a donné son état d'esprit quant à la ratification du traité d'Amsterdam. Il a rappelé que, depuis Maastricht, ce sont les gouvernements de droite qui ont accompagné le processus européen, il en conclut que c'est à Chirac d'agir: «C'est à la droite, à l'un d'entre eux, de prendre l'initiative de la ratification.»
Le tour de table, samedi, a également montré que le PS ne goûte pas vraiment l'idée chiraquienne de faire évoluer le mode de scrutin des européennes, dans le cadre de grandes régions. Il se serait bien contenté d'un statu quo, puisque, d'après lui, une telle réforme ne changera rien au score du Front national l'an prochain, et sera douloureuse pour les alliés de la gauche plurielle. Mais l'affaire est dans la seringue, puisque Jospin y a souscrit. Pierre Moscovici, ministre délégué aux Affaires européennes, a évoqué l'hypothèse d'un découpage en treize régions.
Jean-Christophe Cambadelis, numéro deux du PS, a expliqué qu'avec un tel changement, la gauche devait rapidement penser à des listes d'union, qui permettront au PCF et aux Verts de sauver la face. On voit mal pourtant les socialistes faire campagne avec les communistes sur l'Europe, eux qui, demain soir, devraient infliger un blâme à quatre députés de la Gauche socialis