De sa buvette quasi gratuite à la somnolence d'une partie des
sénateurs pendant les débats en passant par le mode de scrutin, le Sénat a au moins un mérite: il fait rire. Passage en revue des petits travers et des grandes anomalies de la Haute Assemblée.
Mode d'élection Les 321 sénateurs sont élus dans chaque département par un collège électoral composé des députés, des conseillers généraux et régionaux et des délégués des conseils municipaux. Ce système favorise outrageusement les petites communes et aboutit aux cas, tels le Doubs, le Calvados ou l'Ardèche, dont les députés issus des élections législatives de 1997 sont tous ou presque tous à gauche et les sénateurs tous à droite. Dans les 15 départements qui envoient le plus grand nombre de sénateurs, le scrutin se fait à la proportionnelle. Malgré de légères rectifications en 1976, la carte des sénateurs déforme passablement la démographie française. Ainsi, un sénateur de la Creuse représente-t-il 65 000 habitants, tandis que son collègue élu dans le département du Nord vote au nom de 230 000 personnes.
Profil Le sénateur moyen a 63 ans, contre 53 ans pour un député. 61% des sénateurs ont plus de 61 ans et 11% moins de 50 ans. Un seul sénateur a moins de 40 ans, mais il est vrai qu'il faut avoir 35 ans pour être candidat aux élections sénatoriales. Tout comme à l'Assemblée nationale, mais pas dans le même sens, le recrutement socioprofessionnel y est déséquilibré. Le monde rural y est surreprésenté: 13% des sénateurs sont de