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Libération

Au PS, pas de pitié pour les antieuro. Les six parlementaires qui n'ont pas voté pour la monnaie unique ont reçu un blâme.

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publié le 29 avril 1998 à 23h52

Le PS ne rigole pas avec la discipline. Hier soir, le bureau

national du Parti socialiste a infligé un blâme aux parlementaires de la Gauche socialiste (aile gauche du PS) qui avaient voté contre le passage à l'euro le 22 avril. Sont donc punis ses quatre députés Yvette Benayoun-Nakache (Haute-Garonne), Yann Galut (Cher), Catherine Picard (Eure) et Julien Dray (Essonne), et son sénateur Jean-Luc Mélenchon (Essonne), tout comme le popereniste Alain Vidalies (Landes) qui, lui, s'était abstenu.

Tout ça s'est fait en douceur, le PS ne veut pas faire de martyrs. François Hollande ne tenait pas à «dramatiser», il a reconnu aux fautifs «une pensée cohérente», tout en expliquant que c'est «l'unité du parti» qui prévaut. Jean-Luc Mélenchon a expliqué que, bien souvent, il savait manger son chapeau, mais que, pour l'euro, la décision est «irréversible» et le désaccord «lourd». Henri Emmanuelli a volé à son secours, déclarant qu'il ne voterait pas le blâme tant le débat européen est «compliqué dans le parti et dans le pays». François Hollande a donc fait voter la sanction, expliquant qu'elle est sans gravité. Le matin même, il avait eu un tête-à-tête avec Julien Dray pour lui faire comprendre qu'il n'était pas dans son intérêt de récidiver. Mais l'écart de la Gauche socialiste n'est ni le premier ni le dernier. Ses parlementaires savent quand ils recommenceront: «Ça se reproduira, il est hors de question pour nous de ratifier le traité d'Amsterdam», promet Dray. Pour avoir exprimé p