La semaine dernière, le Premier ministre a passé avec une certaine
aisance l'obstacle de l'ultime débat sur le lancement de l'euro grâce, il est vrai, à l'aide du RPR, dont les déchirements ont éclipsé les divisions de la majorité plurielle. Cette semaine, à nouveau à l'Assemblée nationale, voici Lionel Jospin contraint à un nouvel exercice de pédagogie: la défense de sa politique économique, face à une droite qui a déposé une motion de censure sur le sujet. Certes, pour les 150 députés RPR et l'UDF qui ont signé le texte, l'opération est purement tactique et ne vise qu'à contrebalancer la valse-hésitation lors du débat sur la monnaie unique. D'ailleurs, l'issue du vote des députés ne fait aucun doute. Mais ce débat pourrait mettre en relief les difficultés rencontrées par Lionel Jospin pour donner un second souffle à son action.
Trois obsessions. Depuis son arrivée à Matignon, le chef du gouvernement gère son action avec trois obsessions: assurer la cohésion de sa majorité parlementaire (avec des mesures à haute teneur politique, comme les 35 heures), redonner confiance aux Français (en montrant qu'il n'esquive pas les dossiers difficiles, mais en avançant prudemment, par exemple dans le redressement des comptes publics), pérenniser le retour de la croissance (grâce à un certain réalisme économique). Or, après d'appréciables succès, ces objectifs entrent en contradiction entre eux de façon de plus en plus voyante, obligeant le gouvernement à temporiser. Sur des sujets aux r