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Libération

SPECIAL ISRAEL. Bibi l'insubmersible. Malgré les échecs et les crises, il garde les faveurs de l'opinion.

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publié le 30 avril 1998 à 23h57

Jérusalem, de notre correspondant.

En cette veille de cinquantenaire, Benyamin Netanyahou promet un avenir radieux à son peuple. «Nous possédons une des meilleures armées du monde. Notre économie progresse rapidement. Cette réussite miraculeuse est un motif d'espoir pour les juifs mais aussi pour l'ensemble de l'humanité», déclarait lundi le Premier ministre devant la presse étrangère. Aucun ombre ne vient troubler ces festivités. La paix va s'instaurer avec les Etats arabes voisins. Le conflit entre séculiers et religieux se résorbera de lui même. Sous sa houlette, tout ira pour le mieux dans le meilleur des Proche-Orient possibles.

7 points d'avance. Ses formules incantatoires lui réussissent. La force du verbe l'emporte sur le poids des réalités. Le processus de paix dépérit par sa faute, et il se renforce. Plus sa coalition s'effrite, moins il semble vulnérable. A chaque échec, il rebondit. Il continue de promettre la prospérité alors que le pays s'enfonce dans la récession et séduit le plus là où le chômage bat tous ses records. Incompréhensible Benyamin Netanyahou! Eternel défi à la science politique et aux enquêtes d'opinion.

«Il a, une fois de plus, démenti les pronostics des experts», reconnaissait il y a peu Chemi Shalev, commentateur distingué. Son journal, Ma'ariv, dans un sondage paru vendredi, le donne quasi vainqueur. Parmi l'électorat juif, Benyamin Netanyahou dispose d'une avance de sept points (45% contre 37%) sur son rival, Ehud Barak. Jusque-là, le travail