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Libération

SPECIAL ISRAEL. Ehud Barak, la grande déception de l'opposition. «Le fils spirituel de Rabin» s'effondre dans les sondages.

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publié le 30 avril 1998 à 22h57

Jérusalem, envoyé spécial.

Y a-t-il un pilote dans l'avion de l'opposition en Israël? La question est ouvertement posée dans le pays, alors que, sous le gouvernement Netanyahou, le chômage monte à grande vitesse, le processus de paix est dangereusement saboté et la morale politique semble au plus bas. Un contexte qui devrait profiter aux détracteurs du Premier ministre. Et pourtant, contre toute attente, Ehud Barak, le chef du parti travailliste depuis bientôt neuf mois, s'effondre dans les sondages, et son parti est entré en dépression. Du jamais vu: il est distancé dans l'électorat juif (37% contre 45% à Netanyahou), alors qu'il était loin devant il y a seulement trois mois, ne parvenant à l'égalité avec lui (40-40) que grâce aux électeurs arabes israéliens.

Une image rassurante. Barak devait être le sauveur de la gauche israélienne après la traumatisante déroute de mai 1996, qui avait vu Shimon Pérès perdre d'un poil les élections, alors que la droite semblait discréditée et à terre après l'assassinat de Yitzhak Rabin par un extrémiste juif quelques mois plus tôt. Barak avait, pensait-on, ce qui manquait à Pérès: une image rassurante d'ancien chef d'état-major de Tsahal, des faits d'armes «héroïques» (il a liquidé des opposants palestiniens, à Beyrouth, déguisé en femme arabe") et l'image positive d'un fils spirituel de Rabin, le martyr de la paix. Un profil imbattable pour affronter un Netanyahou déconcertant et, à première vue, maladroit.

Tout faux: Netanyahou s'est révélé