Jérusalem, de notre correspondant.
Devinez où sera Janet Aviad le jour de l'Indépendance? Elle n'assistera pas aux célébrations du Jubilé. Non, elle manifestera comme d'habitude. L'extrême droite israélienne se prépare à poser la première pierre d'une colonie, à Har Homa, près de Jérusalem. Elle s'y opposera, avec ses amis.
Cela fait vingt ans qu'elle dénonce l'occupation. Elle a été de tous les combats, de tous les sit-in, de toutes les marches. «Regardez notre dernière trouvaille!», dit-elle en sortant une affiche . «La paix n'est pas en de bonnes mains», lit-on au-dessous d'un Netanyahou en train de tordre le cou à un poulet. «Nous aurions pu dire la même chose du temps de Shamir.»
Cette militante de la première heure ne peut refréner sa lassitude. «Les gens sont fatigués, fatigués d'idéologie et de violence. Le conflit a hanté notre génération. Nous n'avons pas connu de repos. Combien de temps ai-je consacré à tout cela? Durant l'Intifada, je n'ai presque rien fait d'autre.»
«La Paix maintenant». Il y a vingt ans, elle figurait parmi les organisateurs d'un grand rassemblement. Il s'agissait de pousser le Premier ministre, Begin, à entamer des négociations avec l'Egypte, quelques mois après la visite de Sadate à Jérusalem. Plus de 30 000 Israéliens s'étaient déplacés. Sur leurs pancartes, deux mots: «Shalom Akhshav!» (La paix maintenant!). Un message concis et sobre, promis malheureusement à un long avenir.
Car si le mouvement existe toujours, son objectif semble encore loin.