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Libération

Calédonie: l'avenir pluriel des signataires de Nouméa. Le FLNKS et le RPCR sont satisfaits des accords signés hier.

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publié le 6 mai 1998 à 2h56

Nouméa, de notre correspondante.

Comme dans une ronde enfantine. Pour saisir, en même temps, la main de Jacques Lafleur et celle de Roch Wamytan, Lionel Jospin va croiser les bras. Le Premier ministre vient d'ajouter sa signature aux accords de Nouméa conclus, le 21 avril, entre les indépendantistes du FLNKS et les non-indépendantistes du RPCR. La photo restera de cette poignée de main peu orthodoxe, à l'image d'un texte si original que personne n'a encore pu le qualifier. «Je ne définis pas cet accord», dit Lionel Jospin. «Je savoure à l'avance la perplexité des professeurs de droit public devant la nouveauté et l'étrangeté de l'objet constitutionnel que vous venez d'inventer ensemble», répond Michel Rocard qui avait orchestré les accords de Matignon signés en 1988 (lire ci-dessous). «Les meilleurs juristes trouvent toujours des solutions», rassure Lionel Jospin avant de reprendre l'avion pour Paris. Il ajoute que le projet de révision de la Constitution sera présenté fin mai ou début juin au Conseil des ministres, puis soumis au congrès du Parlement dès la mi-juillet.

Devant tant de ministres d'hier et d'aujourd'hui (Jack Lang, Catherine Trautmann, Jean-Jack Queyranne"), de personnalités (Nicole Notat, Jean-Pierre Elkabbach"), de sons (la télévision locale a enchaîné les directs), et de lumière (celles du centre culturel Tjibaou, inauguré la veille), la population de Nouvelle-Calédonie est restée pantoise. «Demain, nous aurons peut-être la gueule de bois mais aujourd'hui, c