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Libération

Exclusion: frustrations à gauche, malaise à droite. 220 amendements déposés pour l'examen du projet de loi.

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publié le 6 mai 1998 à 2h58

«Sous la froideur des statistiques», comme l'a rappelé à la tribune

Jean Le Garrec, président de la commission des affaires sociales, les députés ont entamé hier l'examen, en première lecture, du projet de loi de lutte contre les exclusions. En présentant le texte, 82 articles pour soulager la misère de six millions de Français, Martine Aubry a cherché à rassembler. «L'exclusion est notre défaite, notre défaite collective», a souligné la ministre de l'Emploi et de la Solidarité dans un long et austère discours devant les députés. Mais en politique, exclusion rime d'abord avec division. A gauche, le texte, suscite autant d'enthousiasme que de frustrations. A droite, il provoque carrément un malaise, un an après une dissolution qui avait interrompu le débat à l'Assemblée du projet de loi Barrot sur la cohésion sociale, traduction de l'une des principales promesses de campagne présidentielle de Jacques Chirac...

Dans les rangs de la majorité, la sérénité affichée s'accommode mal des centaines d'amendements déposés par ses soins. «Nous avons eu un peu de mal à limiter leur nombre», reconnaît Jean Le Garrec, qui a mené 15 heures d'audition et 24 heures de débat en commission spéciale pour retenir en son nom, in fine, 220 amendements. Quelques heures à peine avant le début de l'examen du projet de loi, les tensions sont même montées d'un cran lorsque Martine Aubry a été auditionnée par le groupe PS. L'article huit, en particulier, consacré au rôle des associations intermédiaires, a