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Libération

Socialistes sceptiques, de Lang à Fabius. Même Jospin rappelle que le traité a été négocié par Chirac et Juppé.

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publié le 8 mai 1998 à 3h06

Le traité d'Amsterdam finira bien par réveiller le Parti socialiste.

Aligné sur le gouvernement de Lionel Jospin, le PS va sa vie tranquille de parti majoritaire, punissant de blâme ceux qui enfreignent la sacro-sainte discipline de vote sur l'euro et contemplant goulûment l'opposition déconfite. La prochaine ratification du traité, jugé ­ à droite comme à gauche, du sommet de l'Etat jusqu'à la base militante ­ insuffisant notamment sur le plan des réformes institutionnelles, pourrait troubler cette douce léthargie. Et, cette fois, l'agitation risque de déborder les trublions de la Gauche socialiste, qui votèrent au Parlement contre le passage à l'euro, le 22 avril.

«Traité moignon». L'exemple vient de haut. Lionel Jospin a beau plaider assez mollement pour un vote «de raison», ce n'est pas lui qui va dynamiser ses troupes. Il ne cesse de répéter que, arrivé aux affaires quinze jours seulement avant la signature du traité par les quinze chefs d'Etat et de gouvernement européens, le 18 juin 1997, il n'a rien pu faire qui améliore son contenu. Pour lui, c'est l'oeuvre, côté français, de Jacques Chirac et du gouvernement Juppé; bref, de la droite. Dans l'esprit du Premier ministre, c'est donc à elle d'«assumer la ratification».

Du coup, les plus européens des socialistes se sont engouffrés dans les failles du traité. Le premier à ouvrir le feu fut Jack Lang, qui n'a rien d'un minoritaire. En août 1997 dans le Monde, le président de la Commission des affaires étrangères de l'Assemb