Dans les années 60, dans le quartier d'Ainay, au coeur du Lyon

traditionnel, le professeur Delsol crée le cercle Péguy, maurassien et antigaulliste, où se retrouve la bourgeoisie locale. Une des filles Delsol, Chantal, aujourd'hui professeur de philosophie à l'université de Marne-la-Vallée, rencontre Charles Millon, qu'elle épousera, tandis que sa soeur, Marie-Laure, y fait la connaissance d'un avocat, Michel Gariazzo, qui s'associera plus tard avec Millon et un fils Delsol, dans un cabinet de conseil juridique. Le cercle Péguy forme également Pierre Bazaille, directeur de campagne de Millon pour les dernières régionales, et Etienne Blanc, fidèle lieutenant de l'ancien ministre à la région Rhône-Alpes.

Trente ans plus tard, «Challes-les-Eaux, c'est la continuation de ça», explique Marie-Laure Gariazzo, qui tient la permanence de La Droite. Cet hiver, à Challes-les-Eaux, Millon avait organisé des week-ends de formation pour ses candidats aux régionales. Parmi les «penseurs de droite» invités: les économistes Nicolas Baverez et Jean-Claude Casanova, l'écrivain François Sureau ou le philosophe Dominique Folscheid. Ce dernier, qui doit intervenir lors d'une prochaine session, vient d'écrire un texte où il tire les leçons de l'affaire Millon. Déplorant que les responsables de droite aient intériorisé «la structure de domination morale exercée par la gauche», il commente: «On aurait dit de petits écoliers penauds qui, après avoir entendu la leçon de leur instituteur, se sont empress