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Libération

Le lapin de Jospin indispose la Ligue des droits de l'homme. Officiellement souffrant, il n'a pas fêté le 100e anniversaire de la LDH.

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publié le 11 mai 1998 à 3h16

«Légère» ­ mais réelle ­ «indisposition», ou «sans-papiérite aiguë»,

comme ironisait en coulisses et au diapason d'une salle comble une responsable de la Ligue des droits de l'homme? Les trois jours de célébrations du centenaire de cette ligue qui se sont achevés hier au parc de la Villette à Paris ont en tout cas été l'occasion d'un beau faux pas du Premier ministre. Lionel Jospin a en effet réussi l'exploit de faire huer son message par des «ligueurs» dont l'écrasante majorité est acquise à la gauche, vingt-quatre heures après qu'ils eurent applaudi Jacques Chirac vendredi. «En matière de droits de l'homme, il ne faut jamais baisser la garde pour la simple raison qu'on recule dès que l'on n'avance pas», avait déclaré le chef de l'Etat au Palais de Chaillot, après avoir dressé un portrait élogieux de la Ligue et dénoncé les «menaces» des extrémismes, comme le racisme. Trois lignes. Samedi, c'est moins de deux heures avant l'arrivée prévue de Jospin à la Cité des sciences et de l'industrie que le conseiller en justice du Premier ministre, Daniel Ludet, a remis trois lignes lapidaires annonçant sa défection à Henri Leclerc, président de la Ligue. «En raison d'une indisposition, je suis malheureusement empêché de me rendre, comme prévu, au congrès de la Ligue des droits de l'homme. Je regrette de n'avoir pu ainsi donner suite à votre invitation . Je souhaite un bon succès à vos travaux.» Pas de salutations, pas de formule de politesse, bref un mot d'excuse d'une sécheresse te