Un siècle et demi après la publication du Manifeste du parti
communiste par Marx et Engels, que reste-t-il du marxisme? Quelque six cents Français et étrangers débattent depuis hier de cette question à la Bibliothèque nationale de France. Cette rencontre (1) à l'initiative d'Espaces Marx, l'ex-Institut de recherches marxistes du PCF, s'annonce comme l'une des plus importantes du cent cinquantenaire. Obéissant aux nouvelles tables de la loi communiste, le PCF «mutant» s'est voulu relativement discret. «Nous avons la volonté de ne pas instrumentaliser les participants», jure Francette Lazard, membre du comité national du PCF et dirigeante d'Espaces Marx. La préparation du colloque a été confiée à un comité pluraliste alors que la rencontre elle-même est parrainée par des personnalités aussi différentes que les philosophes Etienne Balibar, Jacques Bidet, Jacques Derrida, Alain Touraine ou Régis Debray, les historiens Madeleine Rebérioux et Michel Vovelle, des politiques allant des socialistes (Henri Weber, Julien Dray et Pierre Mauroy) aux Verts (Alain Lipietz) en passant par les trotskistes (Daniel Bensaïd) et les communistes (Marie-George Buffet et Francis Wurtz). «Face aux tentations hégémoniques du capitalisme, il existe une très grande volonté de critique politique et de lutte à travers le monde», se réjouit Francette Lazard. A cette occasion, Robert Hue explique en quoi le PCF se définit toujours comme marxiste et a vocation, dans la majorité, à incarner une pensée «révolu